Aujourd’hui le Verbe de Dieu dit à ses élus : « Redressez-vous et relevez vos têtes car votre délivrance approche. »¹ Les Élus sont en effet prisonniers des sortilèges de la Grande Cité qui a la royauté sur les rois de la terre², c’est-à-dire des charmes de la Civilisation. Jean, le visionnaire de l’Apocalypse, a vu dans l’avenir une opulente mais perverse civilisation qu’il représente comme une prostituée assise sur de grandes eaux (c’est-à-dire sur des peuples, des foules, des nations et des langues³) ; il a vu les rois de la terre se prostituer avec cette femme, et les habitants de la terre s’enivrer du vin de sa prostitution !⁴
Jean écrit : (Un ange) m’emporta en esprit au désert. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms blasphématoires, ayant sept têtes et dix cornes. La femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, et toute dorée d’or, de pierres précieuses et de perles ; elle avait dans sa main une coupe d’or pleine d’abominations, et les impuretés de sa prostitution ; sur son front un nom était écrit, un mystère : BABYLONE LA GRANDE, LA MÈRE DES PROSTITUÉES ET DES ABOMINATIONS DE LA TERRE. Et je vis cette femme s’enivrer du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. Et en la voyant, je fus saisi d’un grand étonnement…⁵
Mais pour libérer les Élus, Dieu a mis au cœur de Dix rois, c’est-à-dire de certains chefs de ce monde, de ravager et détruire la civilisation qu’ils sont pourtant censés défendre. Ils haïront la Prostituée, dit Jean, ils la rendront déserte et nue, ils mangeront ses chairs et la consumeront par le feu.⁶ C’est à l’occasion de cette destruction que les Élus doivent se redresser et relever la tête, car il leur faut sortir de “Babylone la grande” sans attendre : « Sortez de chez elle, ô mon peuple, pour ne pas vous associer à ses péchés et pour ne pas recevoir de ses plaies ! » — dit une voix venue du ciel.⁷
Ces Dix rois jouent donc un double jeu ; ils font l’inverse de ce qu’ils devraient faire et nombreux sont les gens qui s’en rendent compte ; ces derniers se tournent alors vers l’action politique croyant pouvoir contrer leurs dirigeants qui — sous couvert de protéger la santé des populations, l’économie mondiale et la paix internationale — font en réalité le jeu des cavaliers aux chevaux blême, noir et rouge feu, exécutant ainsi le dessein que Dieu leur a mis au cœur⁸ et non ce que leurs administrés attendent !
Pour traverser cette situation hautement périlleuse (la destruction de la Civilisation), les Élus doivent se conformer au scénario de la fin du monde tel qu’il est écrit. Celui-ci est une réécriture (second degré) du retour d’Exil, lequel eut lieu au sixième siècle avant l’ère chrétienne. Schématiquement, les Hébreux qui avaient été déportés comme esclaves à Babylone ont été rapatriés à travers le désert jusqu’à Jérusalem dans une caravane dirigée par Jésus et Zorobabel (les deux Oints qui se tiennent près du Seigneur de toute la terre⁹).
Aujourd’hui, sur ce modèle, les Élus doivent intégrer la nouvelle caravane de Jésus et Zorobabel ; elle les conduira encore à travers le désert, depuis la Grande Babylone en perdition jusqu’à la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel, d’auprès de Dieu¹⁰. Toute autre démarche est vouée à l’échec et expose à recevoir les plaies qui s’abattent sur la civilisation prostituée. Le scénario écrit dans le langage métaphorique de la Bible se lit et se suit facilement. Il permet de prendre de la hauteur, de survoler au second degré une situation qui sinon ne peut être comprise. Par exemple, prendre le quatrième cavalier de l’Apocalypse pour un virus, et son cheval blême pour une pandémie galopante¹¹ qu’il faut combattre avec des vaccins et des médicaments, c’est ne rien comprendre au film !
[1] Luc 21, 28.
[2] Apocalypse 17, 18.
[3] Ce symbolisme est explicité en Apocalypse 17, 15.
[4] Apocalypse 17, 1–2.
[5] Apocalypse 17, 3–6.
[6] Apocalypse 17, 16.
[7] Apocalypse 18, 4.
[8] Voir Apocalypse 17, 17.
[9] Zacharie 4, 14.
[10] Apocalypse 21, 2.
[11] L’Apocalypse parle de la peste (venue) des animaux sauvages. Voir à ce sujet “Le Signe du Fils de l’homme”, tome 1, page 318 et les notes.